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#7917
Jean
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Enfin public

http://www.lejdd.fr/Economie/Entreprises/Ubisoft-veut-tout-sauf-Vincent-Bollore-773759

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Ils sont en guerre. La famille Guillemot, qui dirige les spécialistes de jeux vidéo Ubisoft et Gameloft, fait face depuis trois mois à l’attaque de Vincent Bolloré, président de Vivendi et Canal+. L’entrepreneur breton a racheté 15% d’Ubisoft, il talonne les fondateurs du troisième éditeur mondial de jeux qui détiennent 16% des droits de vote. Mais jeudi, le président de Vivendi a, une nouvelle fois, pris les cinq frères Guillemot de court en lançant une offre de rachat de 500 millions d’euros sur Gameloft, dont il avait déjà grignoté 25% du capital. Les Guillemot, qui en détiennent aussi 25%, ne s’y attendaient pas. « C’est une surprise », a confié Yves, le PDG d’Ubisoft, jeudi, au JDD. Son frère aîné, Michel, PDG du leader des jeux sur smartphone, n’a pas souhaité répondre.

Semer la discorde chez l’adversaire

L’offensive de Vincent Bolloré est tactiquement redoutable car elle tente de semer la discorde chez les Guillemot. « Cette offre va obliger la famille à débattre sur son unité, reconnaît un proche du groupe. Elle oblige Ubisoft à lâcher Gameloft, au risque de tout perdre. » Les deux frères n’ont pas les mêmes stratégies. Michel Guillemot reste réservé et vient à peine d’organiser sa défense contre Vivendi. « Il est un peu perdu, se désole l’un de ses actionnaires. Il croyait que Vivendi ne ferait rien, car sans lui, Gameloft coule. » Yves Guillemot, lui, joue la sérénité. Des agresseurs, il en a déjà vu : il y a dix ans, l’américain Electronic Arts avait tenté de mettre la main sur Ubisoft. Une bataille de cinq ans que le Français a fini par gagner. Habile, il évite la confrontation directe et prend le président de Vivendi à son jeu. « Si Vincent Bolloré veut acheter Ubisoft, qu’il fasse une offre et les actionnaires décideront, ose le PDG. Mais nous n’accepterons pas la prise de contrôle rampante. »

Guillemot contre Bolloré. Le gamer contre le raider.

Pour convaincre ses actionnaires de le soutenir, il prévoit de tripler son résultat opérationnel en trois ans. « Vincent Bolloré aime réaliser des plus-values, qu’il sorte d’Ubisoft et il en fera une bonne avec notre plan stratégique », lance Yves Guillemot. Sa technique reste la même : conforter son modèle de création de marques fortes. Les blockbusters comme Assassin’s Creed, Les Lapins crétins ou Just Dance réalisent 30% de marge. « Son plan est attractif, juge Joseph Oughourlian, le patron d’Amber Capital, actionnaire d’Ubisoft (13%). Le groupe doit maintenant réfléchir à une alliance industrielle. » Avec les grands studios américains – Disney, Fox, Warner – mais aussi Sony pour percer le marché japonais. Selon plusieurs sources, une aide financière de la Caisse des dépôts du Québec serait envisagée pour protéger les 3.000 salariés d’Ubisoft à Montréal. D’après nos informations, Yves Guillemot peut aussi compter sur le soutien de la banque bretonne Crédit mutuel Arkéa. Un choix qui n’a rien d’un hasard. Arkéa bataille depuis plusieurs mois pour ne pas être absorbé par son grand rival, le Crédit mutuel-CIC, banque historique de… Vincent Bolloré.

Des débuts auprès des agriculteurs bretons

Le combat entre les deux hommes divise aussi la Bretagne. Un Breton contre un autre, du jamais-vu. « J’ai dit à Vincent Bolloré que son raid était très mal perçu et faisait mal à sa réputation », s’agace Alain Glon, président de l’institut Locarn, un think tank d’industriels bretons. La bataille de l’image fait rage : les Guillemot, qui se disent « vrais » et discrets Bretons, de Carentoir dans le Morbihan, face au médiatique Bolloré, né à Paris, qui met en avant son fief finistérien d’Ergué-Gabéric. « Yves n’est pas flambeur, roule en monospace, défend Romain Poirot-Lellig, un conseiller du patron d’Ubisoft. Il part en vacances à La Baule, c’est le Sud pour un Breton! » Une pique au président de Vivendi qui séjourne souvent à Saint-Tropez. Le camp d’en face rappelle que les frères Guillemot sont tous dirigeants d’Ubisoft – alors que certains n’y font rien – pour éviter de payer l’ISF. Gérard et Claude ont quitté la France pour les États-Unis. Yves et Christian ont vécu à Londres pour développer Ubisoft, avant de revenir.

Christian s’implique dans la politique locale comme maire adjoint de Malestroit. Il y dirige Guillemot Corporation, une autre entreprise familiale qui distribue des accessoires pour ordinateurs. Et rivalise avec BigBen Interactive, détenue à 20% par… Vincent Bolloré. Avec Yves, en 1986, ils ont repris le commerce d’engrais de leurs parents.

Passionnés par les premiers ordinateurs, ils ont commencé à vendre aux agriculteurs bretons l’informatisation de leurs affaires. « J’ai acheté chez eux mon premier ordinateur, au milieu des produits agricoles », se souvient Jean-Pierre Monneraye, aujourd’hui maire adjoint de Carentoir. « Pour faire patienter les enfants dans le magasin il y avait un ordinateur avec des jeux », ajoute leur oncle Jean-Louis Guillemot. Ainsi est né Ubisoft. Trente ans plus tard, le groupe réalise 1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires. Un développement fulgurant au détriment d’un contrôle de son capital. « Il m’a dit que j’avais de la chance d’avoir 53% de mon entreprise, confie François Hériard Dubreuil, président de Remy Cointreau, dont Yves Guillemot est administrateur. Mais il se battra.

  • This reply was modified 8 years, 5 months ago by Jean.

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